Bulletin des Amitiés carmélitaines, 15 octobre 2009

 

Dans la préparation au 5^e centenaire de la naissance de Thérèse de Jésus (en 2015), le Carmel thérésien consacre l'année pastorale 2009-2010 à une lecture sapientielle du « Livre de la Vie » ou « Vie écrite par elle-même » (Vida, en espagnol). Le premier grand écrit de Thérèse, c'est aussi le plus volumineux et le plus riche en faits autobiographiques. À la fin de sa vie, l'auteur lui donne le titre de livre « des miséricordes de Dieu ». La Vida est indispensable pour connaître sa vie mystique et le début de son activité de fondatrice.

Son contenu correspond au projet initial dicté par Francisco de Soto y Salazar (alors évêque de Salamanque qui lui avait conseillé cette rédaction quelques années auparavant) et par les confesseurs mandataires. Thérèse écrirait une relation intentionnellement coupée de sa propre vie, accordant une particulière attention à la composante mystique de sa vie, c'est-à-dire « à sa manière d'oraison et les grâces dont le Seigneur m'a favorisée » (Prologue 1). La narration de Thérèse contient un long traité doctrinal - presque le quart du livre - manifestant ainsi son intention didactique ou théologique. Elle va raconter son histoire, mais elle le fera en tant qu'histoire du salut et son ample relation sera en même temps véritable théologie narrative.

 

La Vida est le plus percutant des écrits de Thérèse. Il occupe une place de haut rang dans la spiritualité chrétienne et même universelle. Sur le plan littéraire, cela est indiscutable, mais considérons surtout sa valeur religieuse. Le récit de Thérèse affirme avec force et netteté la présence de Dieu dans sa vie. Affirmer cette présence amoureuse est la raison suprême de tout le livre. C'est pour cela qu'elle écrit, non pour faire de la littérature, mais pour faire savoir au lecteur que, sans équivoque, Dieu s'est fait présent dans sa vie. Il suffit de citer ce passage parmi tant d'autres : « Que de fois j'ai admiré la grande bonté de Dieu! Que de fois mon âme s'est délectée à la vue de l'immensité de sa munificence et de sa miséricorde ! Qu'il soit béni de tant de bienfaits! J'ai clairement vu que jamais il ne manque de récompenser, même en cette vie, le moindre bon désir... » (ch 4,10).

 

Samedi le 17 octobre, la grande famille carmélitaine soulignera les 50 ans de présence au Québec des Carmélites missionnaires, fondées par le Bienheureux François Palau en Espagne. À leur arrivée à Joliette, elles ont pris en charge le soin des malades du nouvel hôpital St-Charles-Borromée. Par la suite, elles ont fondé à Montréal près de l'Université de Montréal afin de vivre auprès des jeunes étudiantes et assurer plusieurs services à la paroisse espagnole de la métropole. Aujourd'hui, huit religieuses poursuivent leur engagement dans ces deux villes. Une messe d'action de grâce sera célébrée à la cathédrale de Joliette à 16h 30.

 

Parmi les nouveautés du site, signalons l'article « Esprit du Carmel», extrait d'un classique de notre spiritualité.