La Pauvreté spirituelle

Thème Thérésien 

 

Ce qui plaît au bon Dieu dans ma petite âme c'est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté… 

Pour aimer Jésus, être victime d'amour, plus on est faible, sans désirs, ni vertus, plus on est propre aux opérations de cet Amour consumant et transformant.

« Un soir après complies je cherchai vainement notre petite lampe… je compris qu'une sœur croyant prendre sa lampe avait pris la nôtre dont j'avais un très grand besoin ; au lieu de ressentir du chagrin d'en être privée, je fus bien heureuse, sentant que la pauvreté consiste à se voir privée non pas seulement des choses agréables mais encore des choses indispensables. » (Ms A, 74r°)

Le sens de la pauvreté spirituelle de la petite Thérèse se situe là, dans cet acte bien concret et éprouvant à travers lequel une joie intérieure intense l'a habitée. Elle exprime cela elle-même quand elle écrit : « …Ainsi dans les ténèbres extérieures je fus illuminée intérieurement. »

Thérèse a vécu mille pauvretés de ce genre et ce furent des pauvretés cachées dont personne ne se douta dans sa communauté. La pauvreté n'est pas l'indigence mais elle est une aumône que l'on fait pour Dieu et qui est grande dans la mesure où elle est ignorée des autres et de… soi-même, volontairement. C'est la vraie pauvreté évangélique, celle que Jésus louera à l'occasion de l'obole de la pauvre veuve au Temple. Cette pauvreté est le signe d'une autre pauvreté plus essentielle, la pauvreté spirituelle.

La petite Thérèse voulait paraître devant Dieu les mains vides, vides de tout ce qu'elle pouvait s'attribuer de bien, vides de tout jugement de valeur sur son âme… même de ses propres péchés. Dans cette pauvreté elle se voulait libre, libre de s'élever à Dieu par la confiance et par l'amour.
 

« Seigneur, je n'ai pas le cœur fier
ni le regard ambitieux :
je ne poursuis ni grands desseins,
ni merveilles qui me dépassent. 
Non, mais je tiens mon âme
égale et silencieuse ;
mon âme est en moi 
comme un enfant,
comme un petit enfant
contre sa mère.
 » Psaume 130 
 

On est surpris que Thérèse n'ait pas cité explicitement ce psaume ; il s'apparente tellement à la « voie d'enfance spirituelle ». En revanche, on ne compte plus les références à l'enfant, au père ou à la mère, dans ses écrits.

Le 6 août 1897, elle dit à Mère Agnès : « Être petit enfant, c'est reconnaître son néant, attendre tout du bon Dieu comme un petit enfant attend tout de son père ; c'est ne s'inquiéter de rien, ne point gagner de fortune. » (CJ 6.8.8)

L'expérience d'être cet enfant, essentiellement pauvre et confiant, achève de la convaincre que sa pauvreté est son plus précieux trésor. Thérèse actualise l'enseignement du Christ dans les Béatitudes, pour nous faire entrer dans l'espérance chrétienne. Voilà pourquoi elle insiste à juste titre sur l'attitude du pauvre en esprit : impossible de « grandir » autrement qu'en devenant « petit ». Pensons à Mt 18, 4 : « Qui donc se fera petit comme ce petit enfant-là, celui-là est le plus grand dans le Royaume des Cieux », si proche du psaume 130. Et l'âme d'oraison ? Elle a fait sienne le « je tiens mon âme égale et silencieuse » pour se disposer à tout attendre de Dieu.

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1911-03-28
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