Comment prier (3)

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Vers une autre profondeur

Un don de Dieu

Ste Thérèse a une connaissance si vive de l’amour de Dieu, une confiance si assurée en Lui, qu’elle ne doute pas de l’action du Seigneur. Ce germe caché qu’est ce premier appel à faire oraison est destiné à éclore au jour et à l’heure voulue par Dieu et à porter ses fruits dans
l’oraison contemplative.

Ste Thérèse nous dit :

« Je ne trouve rien de mieux pour expliquer certaines choses spirituelles, que la comparaison de l’eau. Figurons-nous que nous sommes en présence de deux fontaines qui remplissent d’eau deux bassins. (…) Or les deux bassins se remplissent d’eau de différentes manières. Le premier la reçoit de très loin ; elle est amenée par des aqueducs et à l’aide de notre industrie (Ce sont les premières oraisons) ; l’autre la reçoit immédiatement de la source …même qui est Dieu et le remplit sans bruit aucun. »
Ste Thérèse d’Avila (4e Demeure chap. 2)

 

L’ORAISON CONTEMPLATIVE

 Malgré toutes nos diligences nous ne pourrions l’acquérir, et elle manifeste par elle-même qu’elle n’est pas de notre métal mais de l’or très pur de la Sagesse divine. »
Ste Thérèse d’Avila (4e Demeure chap. 2)

 

« Oui, Il nous appelle tous. Je regarde comme certain que tous ceux qui ne resteront pas en chemin boiront de cette eau vive. »
Ste Thérèse d’Avila (Chemin de Perfection chap. 21)

Tôt ou tard l’Esprit-Saint vient offrir de prendre Lui-même l’initiative de la prière. Il nous invite à passer à une autre profondeur, au recueillement surnaturel. L’oraison contemplative est un pur don de Dieu.

 

LE RECUEILLEMENT SURNATUREL

Le recueillement surnaturel est différent du recueillement dont nous avons parlé plus tôt. Écoutons Sainte Thérèse qui, dans les quatrièmes demeures, décrit ce changement dans notre prière dû à une action nouvelle de l’Esprit-Saint.

« Le coup de sifflet. »
« Considérons que nos sens et nos puissances (…) sont les habitants de ce château intérieur de l’âme. (…). À la vue de leur bonne volonté, le Grand Roi qui l’habite veut bien dans son immense miséricorde les ramener à lui ; ce bon Pasteur donne un coup de sifflet (…)qui a tant d’empire sur eux qu’ils abandonnent les choses extérieures dans lesquelles ils étaient absorbés et rentrent dans le château. »
Ste Thérèse d’Avila (4e Demeure chap. 2, §881-2)

Le bienheureux Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, un carme contemporain dont les œuvres font autorité au sein du Carmel explique :

« L’orant n’a pas entendu ce coup de sifflet mystérieux, il n’a rien saisi directement, mais il se sent apaisé, enveloppé d’une chape de recueillement par une puissance qu’il ignore. »
Marie-Eugène (Je veux voir Dieu p. 498)

Pour sa part Saint Jean de la Croix nous dit :

« L’âme boit à son aise ; se mettant en oraison, l’âme boit à son aise avec suavité ; sans qu’il soit besoin de tirer l’eau des aqueducs des considérations passées, des formes et des figures. De manière qu’aussitôt qu’elle se présente devant Dieu, elle se trouve en acte d’une connaissance confuse, amoureuse, paisible et tranquille, où l’âme boit la sagesse, l’amour et la saveur. »
S. Jean de la croix (II Montée du Carmel chap. 14, §2)

 

 

SUR LE SEUIL …

Si à cette étape, l’action de Dieu commence à se faire sentir de manière plus directe et plus pressante, elle ne manque pas non plus de nous déconcerter.

Alors même que l’Esprit-Saint nous invite à une intimité plus profonde et plus féconde avec Lui, paradoxalement nous avons l’impression d’être arrivés à une impasse, de perdre Dieu … de perdre son temps. Tous nos efforts semblent stériles. La prière n’a plus de saveur. Sécheresse et distractions nous envahissent. Pourtant … nous désirons toujours Dieu. Dans sa pédagogie, Dieu enlève son efficacité à nos propres efforts et nous demande de basculer dans la foi. Nous sommes ici sur le seuil, prêt à faire une expérience unique et personnelle du Dieu tout amour. Mais cette expérience de Dieu requiert de notre part un acte de foi et d’abandon.

 

Rupture

Ainsi Dieu commence à se communiquer à nous d’une manière toute différente qui requiert de notre part une attitude nouvelle. Cette période plus difficile n’est pas nécessairement dramatique. Mais elle peut le devenir si l’on refuse d’abandonner notre ancienne manière de prier.

 

Que faire ?… Persévérer.

D’abord :

  • il importe de persévérer dans la prière… malgré les distractions et la sécheresse.
  • de rechercher l’amitié de personnes qui font oraison. Cela peut nous être d’un grand secours surtout s’ils ont l’expérience de ce chemin.
  • de poursuivre notre fréquentation des saints du Carmel en nous familiarisant toujours davantage avec leurs œuvres.

De plus, il nous faut rechercher une aide afin de mieux discerner l’action de l’Esprit-Saint dans notre prière. Un bon accompagnateur spirituel peut nous éviter bien des angoisses et des pertes de temps et nous aider à discerner l’évolution de notre prière.

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